18 mètres sous la mer à Bunaken
Bunaken, Sulawesi, le 6 mai 2008,
Arrivés à Sulawesi (anciennement les Célèbes), nous posons nos valises sur l'île de Bunaken, située en face de Manado, à l'extrême nord du pays. Objectif : passer notre PADI Open Water et obtenir ainsi notre niveau 1 de plongée sous-marine qui nous permettra de descendre à 18 mètres de profondeur.
Commencer à plonger sur Bunaken est une chance, un privilège, mais aussi selon certains une "erreur pédagogique". En effet la réserve sous-marine de Bunaken est réputée pour être parmi les plus beaux fonds d'Asie, voire du monde. Nous avons donc placé la barre haute pour nos futures plongées.
A Bunaken, le paradis se situe sous la mer. Le relief sous-marin se caractérise par des "tombants", sortes de cassures géologiques formées de parois verticales pouvant descendre jusqu'à 1000 mètres de profondeur et couvertes d'une flore d'une richesse inouïe, qui s'explique par la présence combinée de courants provenant du Pacifique et de l'Océan indien, amenant des espèces propres à chacun d'eux.
Imaginez... Le long de la paroi corallienne, les poissons clown, véritables Nemo oranges ou rouges, jouent avec les anémones, disparaissant, réapparaissant à travers les cheveux de leur compagne protectrice. Quelques anguilles murènes noires ou jaunes sortent du sable leur petite tête tandis qu'un banc de poissons gris argenté nageant à la verticale effectuent un véritable ballet. La finesse du poisson flûte tranche avec la corpulence du Napoléon qui passe au-dessous de nous. Un peu plus loin, une énorme tortue dort tranquillement dans une cavité tandis que deux de ses consoeurs se mettent à nager avec cette grâce qui leur est si particulière. Il faut un oeil expérimenté pour déceler les poissons scorpions ou les poissons feuilles en tenue de camouflage très efficace. Et pour finir, un banc de poissons chauve-souris en formation serrée opère une volte-face telle une voile qui change de bord. Ce changement soudain de direction indique peut- être l'arrivée d'un prédateur. Il est temps pour nous de remonter à la surface...
Au-delà de ses fonds, l'île volcanique de Bunaken est également un petit paradis terrestre, un havre de tranquillité. L'île ne compte qu'un village, tourné essentiellement vers la pêche et les activités liées à la plongée, mignon et fleuri, habité par l'ethnie minahasa. Sur la plage, les pirogues à balancier se reposent de leur journée de pêche et les enfants qui jouent dans l'eau s'enhardissent sous l'oeil du photographe.
Nous avons vécu au sein du club de plongée en quasi vase clos pendant 6 jours et 5 nuits entièrement consacrés à l'apprentissage de la plongée (cours théoriques et exercices pratiques de 7h à 22h, presque un avant-goût du boulot...). Nous avons découvert un monde complètement nouveau, et un mode de tourisme qui nous était jusqu'alors inconnu : celui des plongeurs qui visitent les fonds sous-marins d'un pays davantage que le pays lui-même.
Dans cette atmosphère si spéciale, fraîchement certifiés de notre "Open Water", des poissons plein la tête, j'ai eu 31 ans. Dignement fêtés grâce à Tina, notre instructrice, qui m'a fait la surprise d'un énorme gâteau au chocolat, et à l'équipe du club qui a assuré l'ambiance musicale.
Cette étape sur l'île de Bunaken restera assurément un moment fort de notre périple. C'est tout un nouvel univers qui s'est offert à nous. A l'exploration terrestre du monde, pourra désormais s'ajouter la découverte de ses entrailles sous-marines. Nos voyages seront désormais en trois dimensions !
NB : Olivier n'étant pas encore devenu un pro de la photo sous-marine, nous avons utilisé pour les clichés de poissons les ressources d'Internet.